- la priorité donnée aux "savoirs de base" comme si les compétences exercées dans le cadre du cours d'histoire l'étaient sans utiliser les compétences transversales du français;
- la crainte de ne pas maîtriser la matière et donc d'être source d'erreurs (c'est souvent l'argument de nos normaliens);
- la pauvreté des BCD en documents utiles au cours d'histoire
- sans oublier le fait que certain(e)s enseignant(e)s disent « ne pas aimer » cette discipline.
L’histoire est étrangère aux enfants : elle ne fait pas vraiment partie de leur univers proche ; c’est une donnée culturelle à construire, le plus souvent abstraite. Comment justifier, à leurs yeux, la nécessité et l’intérêt d’apprendre le passé ?
Je m’étonne de l’affirmation « L’histoire est étrangère aux enfants » puisque chacun est issu d’une histoire familiale et chacun d’entre eux a son histoire aussi courte soit-elle. Très tôt l’enfant demande qu’on lui raconte son histoire et interroge ses parents pour savoir s’ils ont vécu les mêmes événements ou de la même façon que lui-qu’elle.
Avant de justifier la nécessité et l'intérêt du cours, il me semble essentiel de faire prendre conscience aux élèves qu'ils vivent dans l'histoire, qu'ils sont entourés de traces du passé et que celles-ci conditionnent en partie leur vie. En partant de problématiques d'aujourd'hui et en recherchant des solutions, ils pourront s'appuyer sur des réponses trouvées antérieurement (qu’elles aient été efficaces ou non) pour les mêmes problématiques.
Je ne vois pas pourquoi il faudrait spécifiquement « justifier » la présence de cette discipline dans un cursus scolaire plutôt qu’une autre. Paradoxalement, cette question qui ne se posait pas lorsque le cours d’histoire était au service du nationalisme, émerge alors que l’on a pris conscience qu’elle était nécessaire à une participation citoyenne réfléchie.
la ligne du temps comme représentation conventionnelle
les périodes conventionnelles de la ligne du temps des historiens
les caractéristiques principales du mode de vie des gens durant chacune des périodes (ce qui se maintient, ce qui change) sans tomber dans les clichés des minorités (vie du seigneur au Moyen Age par ex alors que la population était rurale et que s’organisait une nouvelle catégorie sociale dans les villes).
Travailler l’histoire peut se faire aussi dans le cadre d’une éducation aux médias . En effet, les enfants sont confrontés sans cesse (BD, dessins animés, films, publicités ...) à des représentions, des mises en scènes faisant appel à l’histoire. S’interroger sur la part du réel et de l’imaginaire dans ces productions médiatiques est tout autant pertinent pour les enfants.
Elle permet de montrer l’arbitraire des dénominations choisies, la disparité des durées des différentes périodes…. Il est important de ne pas mélanger histoire et math. Les enfants n’ont pas à construire la ligne du temps. Par contre, elle ne devrait pas être utilisée sans supports de représentation du temps plus « parlant » , montrant davantage le lien espace-temps comme des annuaires téléphoniques dans lesquels les enfants placeraient les repères des périodes en s’appuyant sur une page =1 an ou 10 ans par exemple, ou les escaliers de l’école où 1 marche = 1 siècle …
Pour que les repères puissent s’installer, il faudrait respecter un code couleur commun aux classes.
La représentation linéaire du temps devrait être installée dès la maternelle où trop souvent, on s’appuie sur une représentation cyclique. Il y a chaque semaine un lundi mais ce n’est jamais le même qui revient, idem pour les mois…ou les heures. Ces repères, mis en place sur base de l’observation des cycles de la nature, facilitaient la communication entre les personnes mais n’ont de sens que pour les adultes qui ont vécu plusieurs lunaisons, plusieurs saisons…
J’en profite pour rappeler qu’en mêlant, au cours d’une même activité le temps chronologie et le temps météo, les enfants éprouvent des difficultés à identifier ces réalités distinctes.
L’intérêt du cours d’histoire est que l’on ose désormais laisser des points d’interrogation à l’issue d’une recherche… ce qu’hélas on n’ose toujours pas faire en sciences ….(alors que c’est la réalité des scientifiques … chercheurs).
Rappelons aussi les recherches de de Vecchi qui ont démontré à quel point les représentations scientifiques des enfants puis des adolescents évoluent peu malgré les cours de sciences parce que le vécu est plus prégnant.
Aujourd’hui, un autre critère est la conformité aux Socles.
Les recherches évoluent beaucoup, il faut donc vérifier aussi l’ajustement des contenus.
Il ne me semble pas qu’une progression chronologique soit pertinente. Je pense qu’il faut s’appuyer sur des activités qui ont du sens pour les enfants.
Par exemple : on ne peut affréter un car pour une seule classe étant donné le coût du déplacement, pourquoi ne pas envisager une visite d’un archéosite par les 5ème et les 6ème en même temps. Si les savoirs sont replacés sur la ligne du temps, cela ne pose pas de problème.
Chantal Stouffs,
Le 29/09/2009